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• 1425; de grenade♦ Arbrisseau épineux des régions tempérées (punicacées), à fleurs rouges, qui produit les grenades. grenadier 2. grenadier [ grənadje ] n. m.• 1671; de grenadeI ♦1 ♦ Anciennt Soldat spécialisé dans le lancement des grenades, et par ext. Soldat d'élite choisi parmi les hommes de haute taille. « les hauts bonnets des grenadiers de la garde avec la large plaque à l'aigle » (Hugo).2 ♦ Un vrai grenadier : un homme de grande taille; une femme grande, d'allure virile.II ♦ (1869) Poisson téléostéen marin (macrouridés) au corps effilé terminé en pointe. Filet de grenadier.grenadiern. m. Arbre des régions chaudes, à fleurs rouge vif et dont le fruit est la grenade.————————grenadiern. m. Soldat spécial. entraîné au lancement des grenades.|| Par ext. Soldat de corps d'élite de l'infanterie.I.⇒GRENADIER1, subst. masc.Arbuste épineux à feuilles persistantes et luisantes, à fleurs écarlates, cultivé dans les pays chauds pour son fruit, la grenade. Fleur rouge, fruit du grenadier; grenadier commun, sauvage. La maison est entourée de treilles de jasmin, de chèvrefeuilles et de grenadiers en pleine terre; de là son nom (BALZAC, Com. hum., t. 2, La Grenadière, Paris, Gallimard, 1976 [1832], p. 1382). Les fleurs ouvertes du grenadier de la terrasse, pareilles à d'autres cocardes saignantes (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 861) :• Mais ici plus puissant que la rose! plus éclatant que la fleur de grenadier,Plus rustique que l'âpre thym, plus indigène que le laurier,Plus fort ce printemps de tous mes fils, l'odeur de ce printemps de tous mes enfants avec moi parce qu'ils m'aiment!CLAUDEL, Poèmes guerre, 1916, p. 556.REM. Grenadière au sens de « lieu planté de grenadiers » est attesté de façon isolée par la nouvelle de Balzac intitulée La Grenadière. V. la citat. de l'aut. supra.Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. granatier (ÉVRARD DE CONTY, Probl. d'Aristote, B.N. 210, f° 252b ds GDF. Compl.); 1425 grenadier (O. DE LA HAYE, Poème sur la peste de 1348, éd. G. Guigne, p. 137 ds DELB. Notes mss). Dér. de grenade1; suff. -ier. A remplacé pom(m)ier grenat ou de grenade, attesté de ca 1200 (R. de Beaujeu ds T.-L., pumiers grenas) au début XVIe s. (Lefèvre d'Étaples d'apr. FEW t. 4, p. 237b).
II.⇒GRENADIER2, subst. masc.A. — ART MILIT., HIST. Soldat spécialement chargé du lancement des grenades à main. D'un geste violent de leurs corps débandés, les grenadiers lancèrent leurs citrons. Ce fracas d'explosifs couvrit tout le vacarme (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 277). Curieusement, encore guidé par le réflexe militaire oublié depuis quinze ans, Maret lança le projectile en grenadier, de toute sa force (LA VARENDE, Indulgence plén., 1951, p. 296).— P. ext. Soldat d'élite de certaines unités. Épaulettes, bonnet, plumet de grenadier; grenadier à pied, à cheval; grenadier de l'Empereur, de la Garde impériale/royale, de la Convention; bataillon de grenadiers. Quand on oublie, ils [les grognards] se souviennent! Lancier rouge et grenadier bleu, Au pied de la colonne [Vendôme], ils viennent Comme à l'autel de leur seul dieu (GAUTIER, Émaux, 1850, p. 49) :• 1. ... spectacle dont je fus témoin lorsque Louis XVIII, entrant dans Paris le 3 mai, alla descendre à Notre-Dame (...) c'était un régiment de la vieille garde à pied qui formait la haie (...) ces grenadiers couverts de blessures, vainqueurs de l'Europe, qui avaient vu tant de milliers de boulets passer sur leurs têtes, qui sentaient le feu et la poudre; ces mêmes hommes, privés de leur capitaine, étaient forcés de saluer un vieux roi, invalide du temps, non de la guerre...CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 531.♦ P. ell. 3e grenadier de la 1re division. 3e régiment de grenadiers de la 1re division.♦ Loc. fam. Jurer comme un grenadier. ,,Jurer habituellement`` (Ac.). Boire comme un grenadier (ROB.). Boire beaucoup.— Au fig., fam., péj. [Pour désigner un homme de grande taille et surtout une femme, non seulement de grande taille, mais aussi de manières masculines, hardies, brusques] Synon. virago, maritorne, gendarme. C'est un vrai grenadier :• 2. COCAREL [marieur]. — Enchanté (...) Où est la jeune personne? (...). LÉONIDA, baissant les yeux. — C'est moi. COCAREL, (...) (à part). — C'est un beau grenadier (...) il faut s'y habituer.LABICHE, Cagnotte, 1864, IV, 7, p. 129.— [Dep. 1951] Grenadier-voltigeur (cf. voltigeur).— Arg. et pop.♦ [P. réf. au fait que les grenadiers étaient exemptés de corvée en qualité de soldats d'élite] Tirer au grenadier. Éviter les corvées, travailler aussi peu que possible. Synon. carotter le service, tirer au flanc, au cul. Comme il ne travaille pas, il tire au grenadier plus souvent qu'à son tour (LARCHEY, Dict. hist. arg., 1889, p. 238).♦ [P. réf. au fait qu'une tête pouilleuse est appelée garnison] Pou. Elle s'attrape le peigne fin (...) pour voir si y a pas le grenadier qui veut me boulotter (MUSETTE, [Cagayous phil.], 1906, p. 63).B. — ICHTHYOL. [P. anal. de forme, le museau (conique et déprimé) de ce poisson étant comparé à un bonnet de grenadier] Synon. vulg. de macroure (lepido-leprus). Parmi ces derniers [poissons], j'observais (...) le grenadier, qui, vivant par douze cent mètres de profondeur, supporte alors une pression de cent vingt atmosphères (VERNE, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 126).Prononc. et Orth. Cf. grenadier1. Étymol. et Hist. 1671 « soldat qui jette des grenades » (POMEY). Dér. de grenade2; suff. -ier.STAT. — Grenadier1 et 2. Fréq. abs. littér. : 486. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 275, b) 1 111; XXe s. : a) 417, b) 131.BBG. — GOHIN 1903, p. 233.1. grenadier [gʀənadje] n. m.❖♦ Plante dicotylédone (Punicacées), espèce voisine des Myrtacées, arbrisseau épineux qui produit la grenade (n. sc. : punica). || Fleurs rouges du grenadier (→ Épanouir, cit. 8). || L'écorce de la racine de grenadier contient du tanin et un alcaloïde (pelletiérine). || Le balaustier, grenadier sauvage (⇒ Balauste).1 Le logis est entouré de treilles et de grenadiers en pleine terre, de là vient le nom (la Grenadière) donné à cette closerie.Balzac, la Grenadière, Pl., t. II, p. 184.2 (…) un étroit balcon, à haute rampe de fer, où Augustine soignait un grenadier en caisse. Florent, depuis que les nuits devenaient froides, faisait coucher le grenadier (…) au pied de son lit.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 173.3 Rapporté des environs de Carthage par les Romains, le grenadier commun (P. granatum) est cultivé encore aujourd'hui dans le sud de l'Europe et dans les Antilles pour ses fruits et pour ses fleurs.P. Poiré, Dict. des sciences.➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.➪ tableau Noms de plantes médicinales.❖HOM. 2. Grenadier.————————2. grenadier [gʀənadje] n. m.❖———1 Soldat spécialisé dans le lancement des grenades, et, par ext., soldat de certains corps d'élite de l'infanterie. || Régiment de grenadiers. || Grenadiers de la Garde Impériale (→ Exploit, cit. 5). || On recrutait les grenadiers parmi les hommes de haute taille. || Les Deux Grenadiers, ballade de H. Heine.1 Ces grenadiers couverts de blessures, vainqueurs de l'Europe, qui avaient vu tant de milliers de boulets passer sur leurs têtes, qui sentaient le feu et la poudre (…)Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 315.2 Quand les hauts bonnets des grenadiers de la garde avec la large plaque à l'aigle, apparurent, symétriques, alignés, tranquilles, superbes, dans la brume de cette mêlée, l'ennemi sentit le respect de la France (…)Hugo, les Misérables, II, I, XII.♦ ☑ Loc. (Vx). Boire, jurer comme un grenadier (→ Éreinter, cit. 3).2 ☑ Un vrai grenadier : un homme de grande taille; une femme grande, d'allure virile.3 Techn. Fusil lance-grenades.———II (1869). Poisson téléostéen marin (Macrouridés) au corps effilé et terminé en pointe. || La chair du grenadier est appréciée. ⇒ 2. Macroure.❖HOM. 1. Grenadier.
Encyclopédie Universelle. 2012.